mergence dune stratgie touristique au Kochersberg (67)

June 2024 · 4 minute read

Le Kochersberg-Ackerland est un territoire à l’identité rurale forte, bordé à l’est par l’Eurométropole de Strasbourg, au nord par la ville de Haguenau et à l’ouest par le pôle de Saverne. Profitant de l’attractivité globale de la région Alsace, la communauté de communes du Kochersberg et de l'Ackerland n’avait pas priorisé l’animation d’une stratégie touristique propre. C’est chose faite depuis 2016 : à la faveur de la rénovation de sa pépite touristique, La Maison du Kochersberg qui abrite le musée d’arts et traditions populaires, la collectivité engage une politique volontariste en matière de tourisme. L’Office de tourisme intercommunal du Kochersberg, créé en 2016, couvre aujourd’hui un territoire de 43 communes et plus de 40.000 habitants, son action s’étant étendue à la communauté de communes du Pays de la Zorn en 2019.

D’une réflexion patrimoniale à une stratégie touristique

« La réflexion a été entamée en 2012, avec la nécessité d’une mise aux normes d’accessibilité de la Maison du Kochersberg, témoigne la directrice de l’Office du tourisme, Marie-Hélène Mattern. Les élus ont élargi la réflexion aux bâtiments attenants qui étaient partiellement occupés par des services administratifs. » En 2015, l’intercommunalité acte la création d’un équipement culturel polyvalent, comprenant le musée d’arts et traditions populaires, une résidence d’artiste, une salle de réunion, un espace de projection, un restaurant et le futur Office de tourisme.

L’Office de tourisme se structure sous forme associative

Un an plus tard, le conseil communautaire institue l’Office de tourisme (OT) du Kochersberg et en confie la gestion à l’Association pour l’attractivité et le tourisme dans le Kochersberg, créée à cet effet. Outre les missions classiques d’un OT (mise en œuvre du plan de développement touristique, promotion du territoire, accueil des visiteurs…), l’association est chargée de la coordination globale du pôle culturel l’EsKapade, englobant la Maison du Kochersberg. « J’ai été recrutée dès 2015 pour élaborer le plan de développement touristique du territoire avec les élus de la commission tourisme. J’ai également suivi la fin de chantier de l’EsKapade, qui a ouvert début 2017, explique la directrice de l’Office de tourisme. Je suis attachée au statut associatif de l’Office de tourisme, qui offre la réactivité nécessaire pour le faire fonctionner, tout en donnant de la place à toutes les parties prenantes au conseil d’administration. Cela produit une émulation qui correspond bien au territoire. » Les quatre collèges du conseil d’administration sont égalitaires : élus communautaires ou municipaux ; hébergeurs touristiques ; agriculteurs et restaurateurs ; associations et partenaires.

25.000 passages à l’année

Ouvert en 2017, le pôle culturel l’Eskapade a réussi son pari : en 2021, il compte en moyenne 25.000 passages à l’année, dont 4.000 à 5.000 visiteurs pour la Maison du Kochersberg, qui joue pleinement son rôle de vitrine du territoire. Animé par l’association Les amis de la Maison du Kochersberg, le musée propose une exposition permanente dédiée aux coiffes alsaciennes, un écomusée avec la reconstitution de trois pièces de vie et une exposition temporaire. « Les autres passages sont liés à l’accueil de l’office du tourisme, mais aussi à l’animation du pôle culturel : conférences et réunions associatives », expose la directrice de l’Office.

Un rôle d’animation et de développement de l’offre

L’OT fonctionne avec 4 salariés, dont une animatrice numérique. Durant la première période, de 2016 à 2021, les bases de l’accueil touristique ont été posées. L’OT s’est attelé au développement et à la valorisation de l’offre : création de neuf balades ludiques, organisation d’événements (animations d’été, sorties à la ferme…), édition de documents, stratégie média. « Nous avons misé sur la qualité pour notre marché de Noël, il a pris sa place dans la marque Noël en Alsace en trois ans », se réjouit la directrice. L’OT soutient aussi l’émergence d’activités et la professionnalisation des prestataires touristiques : accompagnement de porteurs de projets, organisation de rencontres entre hébergeurs, formation (ateliers numériques, photo, home staging…). Le développement d’une offre nécessite cependant une maturation. Par exemple, alors que la tradition de l’hébergement chez l’habitant est fortement établie, l’offre hôtelière est encore minimaliste.

Un nouveau plan de développement touristique se dessine

Si l’OT joue son rôle d’animateur des prestataires de son territoire, il s’est également positionné comme acteur du tourisme à l’échelle de la région. Ainsi, il participe à la base de données centralisée des touristes en Alsace, un outil commun à une vingtaine d’Offices de tourisme, l’Agence d’attractivité de l’Alsace et Alsace Destination Tourisme. « Nous participons aussi à la réflexion globale sur la filière brassicole, ajoute la directrice. Nous entamons en 2021 l’écriture du prochain plan de développement. Les bases sont posées, on peut envisager d’aller plus loin. L’une de nos ambitions est de générer plus de ressources propres, avec la vente de produits touristiques. Nous voulons maintenant asseoir le positionnement de l’Office autour de la marque Le Beau Jardin. » Une marque en forme de clin d’œil à la légende, qui dit qu’en visite sur les terres du Kochersberg, Louis XIV se serait écrié, au sommet d’un col surplombant le paysage « Quel beau jardin ! »

ncG1vNJzZmivp6x7o63NqqyenJWowaa%2B0aKrqKGimsBvstFoaWlqYWWGdHyMpZxmmpWWwm62wKuboqZdqLyzwIydnGakn6Kvs7GMpZxmo5%2BYtaa%2B0pucq59dqLJusM6tnGacpaOybr%2FTq5itnZeesm7Azq6poquknr62sYxvbg%3D%3D