formations pour anticiper les mutations du secteur (17)

May 2024 · 4 minute read

Après le programme local de réduction des déchets signé avec l’Ademe en 2009, le syndicat mixte Cyclad (ex-Smictom Vals Aunis) a été labellisé en 2015 Territoire Zéro Gaspillage, Zéro Déchet par le ministère de l’Environnement. En charge de la collecte et la valorisation des déchets auprès de 170 communes et 125.000 habitants, il gère en régie 24 déchetteries et leurs agents. Il mise sur la formation de ces derniers, qui font fonction non seulement de gardiens, mais aussi de gestionnaires et conseillers, et bénéficient pour cela d’un nouveau dispositif solide de formation.

Former les agents à un métier en perpétuelle évolution

En plus d’accueillir les usagers et d’entretenir le site, les agents de déchetterie de Cyclad doivent désormais gérer le comptage des entrées, la facturation des professionnels et les relations avec les prestataires qui enlèvent les contenants.
Ils veillent aussi au bon tri des déchets. Or les filières de tri du syndicat sont passées de 10 à 20 depuis 2005. Les filières classiques du tout-venant, du bois, de la ferraille, des cartons ou des végétaux sont aujourd’hui bien connues. Mais le textile, le mobilier, le polystyrène ou même les radiographies ont désormais leur propre filière. Dans les années à venir, est prévue l’extension progressive des consignes de tri aux plastiques.
En 2015, de nouvelles expérimentations conduisent Cyclad à trier le plastique souple et les plaques de plâtre. Il a donc paru indispensable d’aller au-delà des formations traditionnelles en offrant aux agents des outils de connaissance sur les filières.

Créer un "esprit réseau" entre les agents et des formations par filières

Outre la formation obligatoire à l’hygiène et à la sécurité, le syndicat mixte a souhaité répondre aux besoins des agents qui doivent de plus en plus répondre eux-mêmes aux questions de plus en plus pointues des usagers. Des réunions trimestrielles, parties intégrantes de la formation continue, offrent l’opportunité d’échanger sur des problématiques communes et de rompre l’isolement des agents.
"Par ailleurs, nous avons demandé aux prestataires et aux éco-organismes de présenter leur filière lors de ces réunions trimestrielles qui rassemblent nos agents de tri", indique le responsable du service déchetterie, Thierry Galais. L’intervention de représentants de filières de recyclage permet de préciser les outils de communication destinés aux usagers mentionnant les déchets acceptés et refusés, souvent au moyen de photos, les modalités d’enlèvement, la destination et le devenir des matériaux. Ces formations sont le plus souvent réalisées dans les locaux du syndicat et ne sont pas facturées.

Une à deux visites par an sur les sites de valorisation des filières

La durée des formations varie d’une filière à l’autre ; les déchets diffus spécifiques, comme la peinture, nécessitent une formation d’une demi-journée par l’éco-organisme, alors que pour d’autres filières plus simples, 30 minutes suffisent. "Dans certains cas, nous nous déplaçons sur le site du prestataire, ce qui permet de voir où arrivent les déchets et offrent de nouveaux arguments à faire valoir devant les usagers", estime le responsable, qui organise une à deux visites par an, comme par exemple l’usine de démantèlement des déchets électriques et électroniques d’écosystèmes. Les prestataires et les éco-organismes attendent de ces formations l’amélioration de la qualité du tri dans les déchetteries et un gain de temps sur leur propre site.

Mieux formés, les agents sont des relais reconnus auprès des usagers

Armés d’une meilleure connaissance sur la nature des objets et matériaux entrants, les agents s’approprient davantage les questions liées à leur propre sécurité. Au-delà, ce travail de formation est valorisant et fait d’eux des relais reconnus auprès de la population. Face à des usagers souvent pressés de quitter la déchetterie, l’agent dispose d’arguments techniques solides pour expliquer la nécessité de mettre les différents matériaux au bon endroit. "Le fait de dire à certains usagers qu’il doivent eux-mêmes trier peut générer un conflit ; si l’agent sait comment est démantelé tel déchet, s’il connaît des chiffres, il désamorce plus facilement la tension, observe le responsable du service. Les retours des agents sur ce point sont bons."
Pour appuyer les arguments des agents, des affichages détaillent le coût des filières et expliquent que le tri est aussi dans l’intérêt de tous les contribuables.

Et aussi : zones de gratuité et Semaine de la réparation
Outre la promotion du compostage avec le site magiciencomposteur.com, le Smictom Vals Aunis a lancé les zones de gratuité, sortes de vide-greniers où les objets sont gratuits. Il s’agit de promouvoir le réemploi des biens de consommation et de faire connaître les partenaires solidaires du territoire. Lire ci-desssous l’article : "Donnez-prenez", une zone de gratuité annuelle pour le réemploi des objets en Charente-Maritime (17).
En 2014, le syndicat mixte a également initié la première Semaine de la réparation. Chaque année, cette action vise à encourager les habitants à trouver un réparateur près de chez eux plutôt que jeter les vêtements, appareils électroménagers ou les meubles. Un site internet semainedelareparation.fr répertorie les artisans du territoire et des conseils des professionnels pour éviter le gaspillage.

Cécile Perrin pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

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