Grâce à une importante communauté prête à faire des kilomètres pour trouver une seule "cache", le géocaching peut fonctionner comme un aimant pour les territoires. Encore faut-il y associer une stratégie touristique capable de faire découvrir les territoires. L'office de Saint-Pierre Magny-Cours a créé progressivement depuis 2013 un maillage de 59 géocaches qui couvre les 14 communes de son périmètre d’action (14 communes, 13.582 habitants sur 2 communautés de communes).
Des caches orientent les joueurs vers les ressources touristiques au sens large
S’appuyant sur les conseils d’un bénévole vivant sur le territoire, l'office du tourisme a trouvé les bons moyens d’associer le sens du jeu à l'intérêt touristique. Il a veillé à ce que les caches soient regroupées par 4 ou 5, de manière à retenir les joueurs sur le territoire pendant une après-midi. Il a choisi les endroits des caches en considérant le potentiel touristique au sens large : panorama, savoir-faire d'un producteur local, monument historique, sentier créé par une collectivité, commerce... et cela sur les 14 communes.
Son terrain de jeu de 445 km² lui a offert les moyens d'augmenter régulièrement le nombre de caches, condition indispensable pour maintenir la motivation des joueurs. Enfin, l'office a pris soin de rédiger avec détails, sur le site de référence des géocacheurs chacune des fiches décrivant les caches. Un moyen pour le joueur d'être informé sur l'environnement de la cache et, pour le territoire, de se faire connaître.
Attirer de nouvelles clientèles sur le territoire
Avec le géocaching, l'office du tourisme veut attirer sur le territoire de nouvelles clientèles : les joueurs - souvent urbains et/ou étrangers -, les jeunes, les randonneurs ou cyclotouristes motivés par l’idée de chercher en marchant ou en pédalant … Et cela fonctionne ! "Il n'y a pas de week-ends où les caches n'aient été visitées, été comme hiver. Grâce aux commentaires laissés dans les caches ou déposés sur le site web (environ 500 la première année), nous savons que les joueurs restent un peu de temps sur notre territoire et qu'ils s'y restaurent."
Au-delà, les habitants sont des joueurs potentiels, et un enseignant a commencé à initier au géocaching les enfants de Magny-Cours et Saint-Pierre. "Cela devrait vite entraîner les parents, car ce loisir réunit facilement les générations."
Outil peu onéreux et communication régulière et simple
Les élus ont accordé 400 euros pour l'achat de deux GPS, indispensables pour le relevé des coordonnées des caches, et qui sont par ailleurs loués aux joueurs non dotés de smartphones (3 euros la demi-journée et 5 euros la journée). Le matériel des caches est simple et ne coûte pas plus de 50 euros à l'année. Les frais de communication sont également très modestes et les outils utilisés sont traditionnels : sites web, flyers, presse locale... "Une seule stratégie de communication : renouveler l’information régulièrement : chaque nouvelle cache doit être annoncée !" conclut Aurélie Croisier.
Zones rurales : savoir s'adapter aux contraintes techniques
Trois semaines suffisent pour maîtriser les aspects techniques du jeu (voir en fin du texte). Reste que développement des caches et leur maintenance demandent du temps : pour chaque cache, il faut compter une demi-journée pour le relevé sur le terrain des coordonnées GPS (géolocalisaiton), une trentaine de minutes pour son enregistrement sur le site internet. A cela s'ajoute les vérifications régulières sur le terrain du bon état du matériel.
"En zone rurale, l'état du réseau internet peut ralentir les géolocalisations, et la règle des 161 mètres de distance minimum entre deux caches est parfois difficile à respecter. Il est souvent judicieux de regrouper les caches", conseille la directrice de l’office du tourisme, qui rappelle qu’il faut également répondre aux commentaires des joueurs.
Géocaching
Le géocaching est un jeu qui utilise un système de géolocalisation pour trouver une cache dans laquelle se trouve un objet. Les caches sont enregistrées, décrites et gérées par leurs initiateurs sur un portail dédié. L’objet caché est habituellement constitué d’un contenant étanche et résistant, comprenant une liste de visites proposées alentour et un ou plusieurs bibelots sans valeur. La Nièvre compte aujourd'hui plus de 700 caches.
Myriam Journet / Agence Traverse pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
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