Le 30 juin, lors de la présentation de leurs nouveaux objectifs de tri et de recyclage, les éco-organismes Eco-Emballages et Adelphe ont dévoilé plusieurs nouveautés intéressant leurs partenaires directs que sont les collectivités.
Outre des objectifs réaffirmés sur le plan national en matière de sensibilisation (dorénavant plus ciblée sur les adolescents et jeunes actifs), d’information (une campagne média est prévue à la rentrée), de travail avec les bailleurs sociaux sur le tri en habitat collectif, de développement du tri hors foyer (dans les gares, les festivals, etc) et de l’effort de contractualisation avec les collectivités qui fait le quotidien d'Eco-Emballages (36.262 communes soit 1.210 syndicats intercommunaux ont contractualisé, 477 communes restent hors contrat), une dynamique s’engage pour accompagner les collectivités vers l’objectif de 75% de taux de tri et de recyclage, tel qu’il a été fixé par la loi Grenelle 1.
Localement, l’effort va essentiellement porter sur l’habitat urbain, qui reste le mauvais élève avec des performances globalement moitié moindres que dans l’habitat rural (27kg/an/habitant, contre 57 dans l’habitat rural). Cela s’explique en partie par la difficulté de réaliser une bonne collecte sélective en milieu très dense, du fait notamment du manque de place souvent constaté dans l’habitat collectif. Une étude qui vient d’être mise en ligne sur la base de données Sinoe le confirme.
Mais passés les constats, place à l’action : Eco-Emballages a ainsi identifié 130 collectivités à fort potentiel de progression. Font partie du lot les villes de Paris, Marseille et Lyon, qui planchent chacune sur des plans de progrès. Dans l’ensemble, ce sont 120.000 tonnes de déchets d’emballages qui pourraient être au total captées en plus des volumes actuels. Par ailleurs, à un autre échelon territorial, ce sont les départements du Cantal, du Loiret, la Corrèze, les Vosges, les Pyrénées-Atlantiques et la Corse qui peuvent le plus progresser. "Sur le terrain, travailler sur le tri ne suffit pas, il faut aussi œuvrer sur la recherche et le développement local de débouchés viables pour les matières triées, sans quoi tout effort reste vain", a éclairé Eric Brac de la Perrière, directeur général d’Eco-Emballages.
Avec une vingtaine de collectivités pilotes, que l’éco-organisme souhaite "de profil varié", un dispositif d’extension des consignes de tri à de nouveaux types d’emballages plastiques jusque-là non-triés (barquettes, pots de yaourt, films en plastique) va être lancé. L’appel à candidatures est prévu mi-juillet. Suite à quoi d’ici à 2013, la décision sera prise de généraliser ou non ce dispositif, qui s’annonce jalonné d’obstacles. En effet, comme l’a souligné Eric Brac de la Perrière, une pléthore de questions vont vite se poser. "Les bacs de tri, en premier lieu, seront-ils suffisants pour accueillir ces nouveaux flux ? Et les centres de tri, dont il conviendrait de planifier au niveau national la modernisation, pourront-ils les traiter ? Que fera-t-on ensuite des résines plastiques prélevées, sachant que seules deux d’entre elles sont actuellement traitées sur la dizaine qui existent ? Et ce pour quels débouchés et, bien sûr à quel prix", a-t-il énuméré. "Dans tous les cas, plus les collectivités seront performantes, plus elles seront soutenues financièrement dans le cadre du nouveau barème qui se met en place pour le prochain agrément 2011-2016", a ajouté Philippe-Loïc Jacob, président d'Eco-Emballages. Nouveauté à noter dans ce prochain barème : les collectivités dotées d’incinérateurs seront soutenues spécifiquement pour l’énergie produite à partir d’emballages incinérés. "La valeur des matériaux recyclés issus de l’incinération est ainsi reconnue", conclut l’éco-organisme.
Morgan Boëdec / Victoires éditions
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