Du 28 au 30 septembre, le golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines accueille la Ryder Cup, la plus prestigieuse des compétitions de golf au monde. A l'occasion de cette première en France en quarante-deux éditions, l'institut régional du sport d'Île-de-France (IRDS) consacre un dossier thématique à ce sport très pratiqué mais, paradoxalement, fort méconnu.
Très pratiqué, le golf l'est en Île-de-France. C'est le premier enseignement du dossier : la région est "assurément" un territoire de golfeurs, estime l'institut. 150.000 Franciliens âgés de quinze ans et plus jouent au golf au moins une fois dans l’année, et 55.000 s’y adonnent toutes les semaines. Plus globalement, l’Île-de-France compte 94.359 licenciés à la Fédération française de golf (FFG), ce qui en fait la première région de France en valeur absolue, avec 23% des effectifs à elle seule. Rapporté à la population, le nombre de licenciés en Île-de-France (7,8 pour 1.000 habitants) arrive en troisième position derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Nouvelle-Aquitaine. Autre fait marquant souligné par l'étude : le golf est le troisième sport olympique le plus pratiqué en Île-de-France, derrière le football et le tennis.
Déséquilibre est-ouest
Néanmoins, toute la région n'est pas gagnée par la fièvre de la petite balle de la même façon. En effet, les départements des Yvelines (28.057 licenciés) et des Hauts-de-Seine (17.720) accueillent à eux seuls près de la moitié des golfeurs franciliens, la Seine-Saint-Denis fermant la marche avec seulement 2.070 licenciés. Un déséquilibre entre l'est et l'ouest de la région que l'IRDS explique en deux temps. D'une part, les premiers grands golfs franciliens ont été mis en service à l’ouest de la région au début du vingtième siècle, à La Boulie, Saint-Germain-en-Laye ou Saint-Cloud. De plus, avant que l'offre en équipements ne se diversifie, la discipline se pratiquait essentiellement sur de vastes terrains (plus ou moins 55 ha), limitant, de fait, les possibilités d’implantations dans les zones les plus denses de la région. D'autre part, "c’est également à l’ouest que réside la population la plus aisée de la région". Or jouer au golf revient cher : "Avec l’âge et le niveau du joueur, le coût de la pratique augmente plus que dans d’autres sports", note l'IRDS.
Les clubs municipaux bien représentés
La pratique du golf en Île-de-France possède quelques particularités marquantes. Ainsi, parmi les 320 clubs de golf que compte la région, 94 évoluent au sein d’une structure golfique et 226 fonctionnent… sans installations spécifiques. C'est particulièrement le cas à Paris ou dans les Hauts-de-Seine. Explication ? Il s'agit dans la grande majorité des cas d'associations sportives d'entreprises, comptant généralement quelques dizaines de membres à peine. Le golf d'entreprise en Île-de-France représente en outre 36% des licences nationales.
De même, le golf est beaucoup plus pratiqué à travers une association sportive municipale en Île-de-France que sur le reste du territoire national. Une trentaine d’associations municipales constituent en effet 15% des clubs sans installations, qui accueillent environ 2.000 licenciés. Des effectifs qui ont doublé en dix ans. Dans la catégorie des licences détenues par une association municipale, les Franciliens représentent 88% du total national !
Le boum des années 1985-1995
Si le premier golf en Île-de-France date de 1901, en 1985, la région ne comptait qu'une vingtaine de parcours, tous de grands terrains (dix-huit trous). La décennie suivante a vu l'explosion du nombre d'aménagements golfiques : on en comptabilisait cinquante-sept supplémentaires en 1995 !
"Cette période faste de construction, explique l'IRDS, a permis un rééquilibrage géographique et un début de diversification." De plus petites structures, avec notamment des parcours de neuf trous, et des practices autonomes (sites d'entraînement indépendants de tout parcours) ont ainsi vu le jour.
Depuis 1995 toutefois, "la création de golfs a ralenti", observe l'IRDS. Un recentrage de l’offre sur la zone dense et une poursuite de la diversification ont été opérés. Objectif ? Se rapprocher de la population et proposer des petites structures accessibles à tous, selon le schéma directeur de la FFG. En 2009, en effet, le plan "100 petites structures en 10 ans" a été lancé pour accompagner l’engouement suscité par l’accueil de la Ryder Cup en 2018.
Près de la moitié de golfs publics
L'Île-de-France compte actuellement 106 installations golfiques, dont 54% de structures privées et 46% d'installations publiques, propriétés de communes, d'EPCI, de départements ou de la région. Ces derniers font l'objet d'une délégation de service public (DSP) à une association sportive dans 37% des cas, d'une DSP à un gestionnaire commercial dans 43% des cas, ou sont gérés en régie directe par le propriétaire public dans 20% des cas.
Si elle fait désormais partie des régions où l’on compte le plus grand nombre de golfs, l'Île-de-France détient toutefois l'un des plus mauvais taux d’équipement du pays avec seulement 0,8 installation pour 100.000 habitants.
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