En période de crise sanitaire et de confinement, le service civique se poursuit pour au moins 25.000 jeunes volontaires, dont la mission a pu être adaptée "dans le strict respect des conditions de sécurité sanitaire". Aides aux devoirs à distance, maintien du lien avec des personnes âgées et handicapées, organisation de l'aide alimentaire et distribution de repas… Dans un communiqué du 21 avril 2020, l'Agence du service civique (ASC) met en avant l'engagement de ces jeunes, ajoutant qu'"une très grande majorité des 58.000 volontaires actuellement en service civique, dont les contrats sont maintenus pendant la crise sanitaire, se sont spontanément portés bénévoles en s’inscrivant sur la plateforme gouvernementale de la réserve civique". Créé par l'Agence sur la base d'outils développés par des organismes d'accueil – dont les villes de Paris et d'Evry-Courcouronnes, ou encore la Croix-Rouge française et l'APHP –, un "guide des volontaires confinés et solidaires" leur est destiné. L'ASC compile également sur son site des bonnes pratiques de réorientation des missions, tout en diffusant des messages relatifs à la prévention et au tutorat à distance des volontaires.
"La crise sanitaire que nous vivons actuellement ramène aux fondamentaux de la loi du service civique du 10 mars 2010", observait l'ASC le 2 avril. "En 10 ans, plus de 435.000 jeunes issus de tous les horizons socioculturels et géographiques ont accompli une mission de service civique auprès d’un des 11.000 organismes à but non lucratif, structure associative ou secteur public", soit "plus de 300 millions d’heures placées au bénéfice de la citoyenneté et de l’intérêt général".
Acquérir une expérience professionnelle : première motivation des volontaires
A l'occasion du dixième anniversaire du dispositif, "une vaste enquête statistique nationale menée auprès d’anciens volontaires, sur les parcours de formation et d’insertion de ces jeunes volontaires" a été conduite par l'ASC et l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep). Selon les premiers résultats rendus publics le 30 mars, le service civique "attire davantage des jeunes en réorientation, ceux n’ayant pas terminé leurs études et ceux ayant obtenu des diplômes qui ne permettent pas une insertion professionnelle aisée". L'étude a permis d'identifier cinq types de parcours : les volontaires en cours d'études supérieures (23%), les sortants d'études secondaires (27%), les sortants d'études supérieures (14%), les "précaires" ayant déjà une expérience professionnelle (26%) et les chômeurs de longue durée sans expérience professionnelle (10%). Les motivations des volontaires sont d'abord d'acquérir une expérience professionnelle (53%) et de bénéficier d'un revenu (39%), avant d'effectuer une mission d'intérêt général (23%).
Quant à la suite de leur parcours, "six mois après un service civique, 35% des anciens volontaires sont en emploi, 33% sont en études ou formation, 22% en recherche d’emploi, 8% inactifs et 2% dans un autre type de volontariat", lit-on par ailleurs dans ces premiers résultats. Il est spécifié également que "le dispositif mène rarement directement les jeunes à un emploi salarié dans leur structure d’accueil". 10% des volontaires sont salariés de leur structure d'accueil six mois après la fin de leur mission, soit deux à trois fois moins que la part des bénéficiaires de contrats aidés ou emplois d'avenir du secteur non-marchand qui restent ensuite chez le même employeur.
Alors que l'insertion dans le monde du travail des jeunes diplômés 2020 et la recherche d'emploi en général s'annoncent difficiles dans les mois à venir, il sera intéressant d'observer si une part importante de jeunes se tournent vers le service civique pour appréhender cette transition.
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