Il faudra attendre le 28 février pour connaître le bilan exact des inscriptions en 2006 sur les listes électorales. D'ici là, les commissions administratives chargées de la révision des listes procéderont aux radiations nécessaires.
D'après une enquête effectuée par les bureaux de l'AFP dans les derniers jours de décembre, on sait cependant que les Français auraient été nombreux à se déplacer en mairie. La ville de Marseille constatait ainsi une augmentation de 12% du nombre des nouveaux inscrits par rapport à décembre 2001, juste avant la présidentielle d'avril 2002. A Nancy, la hausse serait de 60%. Elle serait encore plus forte à Amiens (+ 76%) et à Trappes dans les Yvelines (+90%). En comparaison des chiffres de 2005, les inscriptions ont doublé à Lyon et Nantes. Elles ont triplé à Toulouse.
D'autres chiffres confirment cette tendance. Après la clôture des listes, le 10 janvier, les principales communes de l'agglomération lyonnaise ont toutes constaté que les électeurs inscrits en 2006 ont été plus nombreux qu'en 2001. Sous réserve des radiations de dernière minute, on comptait 15.611 nouveaux électeurs à Villeurbanne, contre seulement 8.213 cinq ans plus tôt. A Vaulx-en-Velin, les nouveaux électeurs sont 2.359 contre 1.998 pour l'année 2001. Autre bilan : dans les Hauts-de-Seine, on comptait 123.000 électeurs de plus que début 2006 (soit une hausse de 14,3%).
La mobilisation des associations explique sans doute pour une part les nouvelles inscriptions. De "AC le feu" à Clichy-sous-Bois à "Votez Banlieues", une association d'étudiants de Sciences-Po, en passant par "Devoirs de mémoire", emmenée notamment par Joey Starr et Jamel Debbouze, la liste est longue. De leur côté, les mairies ont fait preuve d'imagination pour inciter les 2 millions de Français officiellement non-inscrits sur les listes électorales (qui seraient en réalité jusqu'à 5,1 millions selon des associations). Bureaux de vote mobiles à Lille ou à Toulouse, bus citoyens à Lyon, SMS envoyés en Midi-Pyrénées, site internet d'information à Paris, les initiatives se sont multipliées. La ville de Besançon a même eu la bonne idée d'imprimer des messages civiques sur 42.000 serviettes qui ont été distribuées dans les restaurants universitaires. Les étudiants pouvaient aussi vérifier directement sur un site internet s'ils étaient bien inscrits sur les listes électorales.
Beaucoup des initiatives visaient les jeunes. Elles les appelaient à s'inscrire et parfois à voter. Le message serait-il passé ? Selon un sondage Opinion Way réalisé début janvier pour le quotidien Metro, 85% des jeunes de 18 à 29 ans déclarent être certains d'aller voter aux prochaines élections.

Thomas Beurey / Projets publics

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