Le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (Sedif) a annoncé le 10 avril avoir rejeté la veille l'allotissement de la délégation du service public de l'eau. Le principe d'une division en lots du marché de l'eau d'Ile-de-France, plus grand service public d'eau en Europe, était défendu par le groupe Suez Environnement qui estimait que cela permettrait "une réelle mise en concurrence" et éviterait de donner à l'opérateur sortant, son concurrent Veolia, "un avantage considérable". Plusieurs élus avaient proposé un "allotissement géographique", par exemple en divisant le contrat en trois lots.
Mais à une très large majorité (108 voix pour, 12 contre et 9 abstentions), le comité du Sedif a voté le maintien d'un service unique sur l'ensemble du territoire, pour desservir en eau potable plus de 4 millions de Franciliens dans 144 communes.
Le président du Sedif, André Santini, a dans la foulée été autorisé par une très large majorité également (85 voix pour, 2 contre et 42 abstentions) à lancer l'appel d'offres international pour la délégation de ce service public. Plusieurs "grandes orientations" ont été approuvées : durée du contrat, portant sur la production et la distribution d'eau potable, "ramenée à 10 ans" ; "maîtrise d'ouvrage du Sedif portant sur 80% des travaux hors entretien" ; "exigence d'une société exclusivement consacrée à la délégation de service public" ; "instauration d'une tarification sociale" ; "rapport à l'usager encore plus affirmé" ; "réaffirmation de l'engagement du Sedif dans un processus de mutualisation des moyens consacrés à l'eau potable en région Ile-de-France".
"Dans les jours qui viennent, paraîtra l'avis ouvrant une période de 2 mois au cours de laquelle seront reçues les candidatures des entreprises ou de leurs groupements", a précisé le Sedif.
D'un montant de 371 millions d'euros par an, le contrat actuel arrive à échéance fin 2010. Il est attribué à Veolia (ex-Générale des eaux) depuis 1962. L'UFC-Que choisir avait dénoncé en décembre dernier une surfacturation de l'eau en Ile-de-France évaluée à 90 millions d'euros. L'association de consommateurs avait proposé de limiter la durée d'engagement du contrat à 10 ans. Elle avait aussi proposé de le subdiviser par lots fonctionnels (production, canalisation, gestion des abonnés) pour faciliter la concurrence.
Anne Lenormand
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