La ville de Nîmes, dans le département du Gard, a subi en octobre 1988 des inondations catastrophiques qui ont provoqué la mort de 9 personnes et de très importants dégâts matériels. Dans un premier temps, afin de se prémunir contre les crues, des bassins de canalisation des cadereaux (ruisseau généralement à sec qui reçoit l’eau pluviale lors des orages) ont été construits, mais ces travaux ne peuvent pas garantir à eux seuls la protection des populations. Depuis 2015 une action du plan global de prévention des inondations, baptisé Nîm'Alabri, a été mis en place. Il permet d’accompagner les Nîmois dans la protection de leurs biens par des actions structurelles et organisationnelles mais aussi de les sensibiliser aux risques.
Faire vivre la culture du risque
Le souvenir de 1988 a tendance à s'estomper. Certains endroits, qui avaient été noyés sous trois mètres d'eau, n'ont plus été inondés depuis trente ans. Nombreux sont les habitants qui n'ont même pas conscience d'habiter dans une zone inondable. Il s'agit donc pour les pouvoirs publics de faire vivre la culture du risque. Dans le cadre du programme Nîmes Cadereaux, en sus des travaux, des interventions sont conduites en milieu scolaire, des expositions sont organisées et tous les supports de communication publique sont mobilisés. Pour aller plus loin, le dispositif Nîm’Alabri propose aux propriétaires, locataires et gestionnaires de logement des diagnostics gratuits et une aide la réalisation de travaux de protection.
Un diagnostic pour déjà 2.200 logements
De 2015 à 2017, en trois ans, 2.200 logements construits en zone inondable ont été diagnostiqués. La ville a missionné un bureau d’études extérieur pour assurer cette mission. Près de la moitié des logements concernés sont des pavillons individuels, et dans 70 % des cas les experts ont préconisé des mesures structurelles. Il peut s'agir d'aménager des combles pour créer une pièce à l’abri, de créer une fenêtre afin de pouvoir hélitreuiller des personnes en détresse, d'acheter et d'installer des batardeaux (barrage destiné à la retenue d'eau) pour protéger portes et fenêtres...
Mesures structurelles et conseils de bon sens
Comme nous le confirme la chef de projet réduction de la vulnérabilité à l’inondation de la ville de Nîmes, Nathalie Metivier, à ces mesures structurelles s'ajoutent toujours des recommandations organisationnelles. "Ce sont des conseils très simples, explique-t-elle, comme de numéroter ses batardeaux de façon à savoir où les mettre, même lors des moments de panique. Ce qui importe avant tout c'est que les habitants anticipent et s'organisent."
Aides substantielles
Plusieurs collectivités subventionnent les travaux préconisés par le bureau d'étude chargé des diagnostics : l'État, le département du Gard, l'agglomération et la Ville. La participation des uns et des autres diffère suivant la nature des travaux à réaliser mais, en moyenne, 35% du montant des travaux reste à la charge des propriétaires. En dehors des habitants, les entreprises peuvent elles aussi, depuis 2017, bénéficier de diagnostics gratuits et de subventions pour réaliser des travaux. Une trentaine d'entre elles y ont eu recours.
Le prestataire et la direction de l'urbanisme de la ville de Nîmes accompagne ensuite ceux qui souhaitent monter des dossiers de subventions. Elle a déjà traité 140 dossiers.
Montée en puissance du dispositif
Les campagnes de communication et surtout les courriers envoyés aux personnes et aux entreprises implantées dans les zones inondables ont permis une montée en puissance du dispositif. Même si le nombre de dossiers de travaux peut sembler faible, l’intérêt pour la question du risque progresse. "Les gens s'intéressent de plus en plus au sujet, confirme Nathalie Metivier. Nous sommes en phase de consultation pour prolonger le dispositif, initialement prévu sur quatre ans, jusqu'en 2021. Tous les partenaires sont d'accord."
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