"C'est un contre-pied auquel on ne s'attendait pas, pour ne pas dire une douche froide." Jean-Patrick Gille, député d'Indre-et-Loire et président de l'Union nationale des missions locales (UNML), n'en revient toujours pas. L'annonce, faite dans le document d'orientation sur le budget pluriannuel de l'Etat sur la période 2011-2013 et transmis par Bercy aux députés et sénateurs, ne lui paraît pas cohérente. Une annonce qui prévoit la suppression des moyens dont les missions locales, comme les autres structures du service public de l'emploi (Pôle emploi, opérateurs privés de placement…), ont bénéficié dans le cadre du plan de relance et la réduction de la participation de l'Etat dans leurs propres budgets. "Pour tirer toutes les conséquences de la création d’un opérateur unifié (Pôle emploi), la participation de l’Etat dans les missions locales et les maisons de l’emploi sera réduite", indique le même document. "La plupart de nos crédits supplémentaires étaient dans le plan d'urgence, explique le président de l'UNML, on se doutait que ces crédits ne seraient pas pérennisés, mais on s'attendait à ce qu'ils soient retirés progressivement." L'annonce est d'autant plus étonnante qu'elle intervient à un moment où les missions locales ont été confortées par le gouvernement dans leur rôle "pivot" dans l'accompagnement des jeunes, après des mois d'incertitudes, où leur fusion avec les maisons de l'emploi ou Pôle emploi avait été envisagée. "Suite à la commission Hirsch était ressortie une sorte de consensus pour mettre les efforts sur nos structures ; ça fonctionne bien, le réseau est assez bien structuré et à moindre coût, il ne faudrait pas déstabiliser le système mais au contraire le consolider et consolider la participation de l'Etat, des collectivités territoriales et de Pôle emploi", détaille Jean-Patrick Gille, qui déplore cette nouvelle période d'incertitudes qui s'annonce. L'Etat apporte 182 millions d'euros aux missions locales, qui ont bénéficié de 51 millions d'euros de crédits supplémentaires accordés dans le cadre du plan de relance, dont 35 millions d'euros pour l'allocation Civis (contrat d'insertion dans la vie sociale). "Ce ne sont pas des sommes énormes par rapport au budget de l'emploi qui atteint 10 milliards d'euros, constate Jean-Patrick Gille. Jai du mal à comprendre ce choix, alors que le chômage des jeunes n'a pas commencé à refluer." Si le taux de chômage des jeunes a diminué de 1,6 point au premier trimestre 2010, il reste élevé : 23,7%. "On va appeler à une sorte de mobilisation", indique encore Jean-Patrick Gille. Les missions locales ont déjà rendez-vous à la rentrée, pour leurs premières journées nationales, organisées les 28 et 29 octobre 2010 à Tours.
Emilie Zapalski
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