Plan de transformation, réduction des ressources, services payants… "Le réseau, collectivement, est prêt à relever le défi." À quelques jours de l'événement dédié à la mise en application de la loi Pacte "Impact positif pour tous", prévu à Bercy par le ministère de l'Économie et des Finances, le président de CCI France se montre volontaire.
Lors d'une conférence de presse organisée le 10 septembre 2019, Pierre Goguet a toutefois rappelé les conditions que les chambres de commerce et d'industrie ont réussi à négocier avec le ministère dans le cadre de cette loi sur les transformations demandées. "Nos ressources ont déjà été réduites de plus de 50% et la trajectoire proposée est très ambitieuse, a-t-il précisé. Nous ne l'avons pas acceptée et nous ne l'acceptons toujours pas mais nous allons tout faire pour relever le défi."
Les réductions budgétaires demandées, soit 400 millions d'euros d'ici 2022, n'ont finalement pas été gravées dans le marbre. Elles ne figurent pas dans le contrat d'objectifs et de performance (COP) signé entre l'État et CCI France en avril 2019 et une clause de revoyure est même prévue. "Il est nécessaire d'ajuster l'effort demandé à la capacité du réseau à trouver des revenus, explique Pierre Goguet. Cela ne sera sûrement pas à la hauteur des 100 millions d'euros par an demandés, ce qui est beaucoup trop brutal."
Éviter les doublons avec les régions
Au-delà de leurs missions prioritaires, financées par la taxe pour frais de chambres, les CCI, comme le prévoit la loi, vont pouvoir proposer des prestations payantes. Une force commerciale est d'ailleurs en cours de mise en place pour "chasser du chiffre d'affaires", de l'expression du président de CCI France. "Tout ce qui relève de l'information, de la sensibilisation, de la motivation ou encore de l'acculturation à l'international restera gratuit, a-t-il détaillé. En revanche, pour les prestations individualisées, la question de la facturation se posera."
À terme donc pourront se côtoyer sur un même territoire des prestations régionales gratuites, destinées aux entreprises et proposées par les conseils régionaux, et les prestations payantes des CCI. "C'est en effet compliqué, mais nous n'avons pas moyen d'obliger une collectivité à recourir à nos services", affirme Pierre Goguet. Des négociations sont en cours avec les régions pour éviter ces doublons. Ainsi, après discussion, des clarifications ont été apportées en Normandie, à travers l'agence de développement AD Normandie. Plus globalement, une réunion avec l'ensemble des conseils régionaux est prévue sur ces aspects. "Notre principe est de mettre en avant l'expertise ; si dans un domaine, comme en Nouvelle-Aquitaine où l'agence 2adi est très en pointe sur l'innovation, un acteur est plus expert que nous, nous le laissons agir", assure Pierre Goguet. Même chose à l'international, où la Team France Export est en train de mettre en place des guichets pour favoriser les échanges avec les acteurs économiques mondiaux. "Pour le moment, dans les pays fléchés prioritairement*, ce sont des CCI qui ont été choisies, mais parfois ce sera d'autres structures." Et des conventions sur l'export sont en cours de signature dans chaque région, entre les régions, Business France, les CCI et Bpifrance afin de proposer aux entreprises un accompagnement plus lisible et efficace, le fameux "guichet unique" dont on parle depuis plusieurs années.
Des marchés négociés au niveau national
CCI France compte aussi renouveler le principe de marchés nationaux à décliner dans les CCI locales à l'image de la convention-cadre de partenariat signée en février 2019 avec la Confédération nationale des buralistes. La convention prévoit la mise en place sur tout le territoire d'une offre d'audits et d'accompagnement pour les buralistes, avec une tarification négociée sur le plan national.
Pour faciliter la mise en œuvre, des conventions d'objectifs et de moyens (COM) vont être signées dans chacune des régions, entre le préfet de région, la CCI et CCI France. Un modèle est déjà à disposition. Ces COM devraient être toutes signées d'ici fin octobre.
Et les CCI travaillent aussi sur de nombreux autres chantiers comme l'accompagnement des entreprises dans le cadre du Brexit, le pacte productif 2025 lancé en avril 2019 par le gouvernement, la revitalisation des centres-villes, ou encore la féminisation de l'entrepreneuriat.
En interne, le passage au droit privé du personnel est aussi un gros chantier. Les négociations avec les syndicats commencent ce jour.
* Belgique, Hongrie, Maroc, Norvège, Philippines, Singapour notamment.
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