C’est devant l’ennui exprimé par l’un de ses résidents, "à la maison au moins j’avais mon jardin", que l’équipe pluridisciplinaire de l’Ehpad de l’Orme à Pleslin Trigavou (Côtes-d'Armor, 3.478 habitants) a imaginé d’utiliser un terrain communal bordant l’établissement pour créer un jardin. L’idée est soumise au maire, Jean-Paul Leroy, qui se montre enthousiaste.
Avec les partenaires, le projet prend une nouvelle dimension
Le projet associe plusieurs partenaires, et murit durant l’année 2009 au fil de réunions auxquelles participent : l’équipe de l’Ehpad, l’animatrice du syndicat mixte du Pays de Dinan (en raison du financement Feader), des élus municipaux, un paysagiste du CAUE et un chargé de la maîtrise d’œuvre de la DDTM (direction départementale des territoires et de la mer). Il s’agit de concevoir le jardin pas seulement physiquement, mais aussi dans ses fonctions sociales. Rapidement, l’idée germe de s’orienter vers un jardin à la fois thérapeutique et ouvert sur la population locale. "Ce terrain de l’Ehpad orienté vers le bourg est situé au cœur d’un complexe ludique et sportif. C’était vraiment l’occasion de lui donner une dimension plus ambitieuse et intergénérationnelle afin de favoriser les liens entre résidents et habitants. L’implication de la mairie a, en outre, accompagné la recherche de financements", explique Yvon Presse, adjoint au maire. L’aménagement s’élève à 47.000 euros, soutenu par le Feader (50%), la région (25%) et la commune (25%),
Le "Pot’âgé" : jardin aux multiples fonctions
Intitulé le Pot’âgé, le jardin propose plusieurs équipements : un espace au sol permettant aux personnes valides de cultiver la terre, un espace hors sol avec des bacs surélevés pour jardiner en fauteuil roulant, un espace couvert avec table et bancs, des chemins aménagés utilisés comme parcours de rééducation fonctionnelle par les kinésithérapeutes, des végétaux locaux (pommiers haute tige, noisetiers, framboisiers, cassis...) dont les fruits peuvent être cueillis par les habitants. Un terrain de boules et un espace de jeux pour enfants ont également été aménagés dans la continuité du jardin. À l’ouest de l’Ehpad, en contrebas, une prairie communale de 2.500 m2, sans affectation particulière, est devenue un enclos à animaux. Il est actuellement occupé par des moutons d’Ouessant donnés par des habitants, et entretenus par le personnel de l’Ehpad. "Nous avons aussi abattu des haies pour ouvrir l’Ehpad sur l’extérieur", commente l’adjoint. Des informations dans le bulletin communal et une inauguration ont permis de faire connaître le site auprès de la population.
Animation du site : l’équipe de l’Ehpad prend le relais
"Tous ces équipements doivent faciliter la création des liens entre les habitants. Néanmoins, ils ne se suffisent pas à eux-mêmes. Ces liens ne se créent pas spontanément. Ce type de projet doit être animé et dynamisé en permanence", rappelle l’adjoint au maire. Si la mairie a co-piloté le projet et contribuera à le faire vivre, c’est l’Ehpad qui gère et entretient le site, notamment via des animateurs issus de son équipe.
Au printemps 2013, une équipe de l’Esat d’une commune proche, composée d’adultes handicapés autonomes, est venue soutenir gratuitement les résidents pour préparer la terre avant les semis. Durant les travaux, des résidents, assis sur les bancs autour du potager, conseillaient l’équipe de l’Esat et les plantations ont été faites ensemble. L’entretien des cultures, l’arrosage et la cueillette des légumes ont été faits par les résidents de l’Ehpad, qui ont ensuite savouré les produits dans leur assiette. Selon une infirmière de l’Ehpad, cette action permet de tisser des liens durables, puisque des membres de l’équipe de l’Esat passent régulièrement voir comment poussent les légumes.
En projet, un atelier de jardinage pour enfants
"Des enfants du centre de loisirs sont également venus discuter avec les résidents. Pour poursuivre cette dynamique, dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires, nous travaillons maintenant à la création d’une activité jardinage pour les enfants sur le site", commente l’élu.
Lucile Vilboux/magazine Village-L’Acteur Rural pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
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